Tristesse et rêverie, de Jules Guillemin.
Triste et rêveur, je pense à mes illusions fanées.
Recueil : Les poésies et sonnets (1853)
Il est au fond de la vallée Un lieu solitaire où, le soir,
À l'heure où la sphère étoilée
D'astres sans nombre s'est peuplée,
Triste et rêveur je vais m'asseoir !
J'y pense à mes jeunes années,
À mes beaux rêves d'avenir,
À mes illusions perdues, fanées,
Blanches sœurs d'espoir couronnées,
Dont je n'ai que le souvenir !
Chaque printemps la marjolaine
Voit ses pétales s'entrouvrir,
Du Zéphyr la tiède haleine
De ses fleurs parsème la plaine ;
Seul, mon cœur ne peut plus fleurir !
Jules Guillemin