Persévère si tu veux la victoire, d'Eugène Goubert.
Persévère si tu veux la victoire.
Recueil : Les rêves et sentiments (1880)
Combien me plaît ta voix à l'accent enchanteur Qui sait si bien trouver la note que l'on aime,
Note pure toujours, tendre écho de ton cœur,
Mais qui nous fait pleurer par sa tristesse extrême !
Qui donc de tes pensers peut assombrir le cours ?
L'amour a-t-il trompé de douces espérances,
L'amitié refusé son consolant secours,
La muse est-elle sourde à toutes tes instances ?
Non ! — L'amour, l'amitié jamais n'ont pu manquer
À l'appel de ton cœur, non, je ne puis le croire !
Mais la muse longtemps veut se faire invoquer,
Persévère, crois-moi, si tu veux la victoire.
Persévère, et demande, en un rythme aussi doux,
Quelque suave chant moins sombre pour notre âme,
Tel que, quand tu le veux, ta plume écrit pour nous,
Qui charme et fait rêver. — L'amitié le réclame ! —
Eugène Goubert