Nature, béni soit ton nom, de Fréderic Marth.
Nature, notre mère, béni soit ton nom.
Recueil : Les poésies et sonnets intimes (1884)
Ô vous qui nous aimez, Nature, notre mère, Béni soit votre nom ! C'est en vous qu'on espère
Lorsque les bras lassés retombent vers le soir,
Lorsque le cœur blessé ne garde plus d'espoir.
Celui- ci s'abêtit, celui-là vous dédaigne.
Le prêtre intéressé veut un dieu que l'on craigne.
Vous qui faites la nuit, vous qui faites le jour,
Nature, ouvrez leur âme en y mettant l'amour.
Vous qui nous souriez et pardonnez d'avance,
Je vous aime et pardonne aux méchants leur offense :
Car pour vivre aujourd'hui, car pour vivre demain,
Mère, je n'ai besoin que d'un morceau de pain.
Fréderic Marth (1852-1911)