La mort de ma mère, d'Évariste Boulay-Paty.
La mort de mère.
Recueil : Les sonnets et poésies (1851)
De loin mon souvenir t'embrasse tendrement, Ô maman, mon bien, mon regret, mon envie !
Dans l'absence, mon âme, à la tienne asservie,
Tourne en tremblant toujours vers toi, mon cher aimant !
Je recherche tes traits avec ravissement.
Puis d'un torrent de pleurs mon ivresse est suivie ;
Tu vieillis, tu vieillis, à trésor de ma vie !
Cette pensée, au cœur, me ronge incessamment.
Tout amour, hors le tien, est fumée et chimère ;
Loin de toi l'existence à ma lèvre est amère ;
Ma jeunesse se fane avec rapidité.
Ah ! le cœur de l'enfant loin du sein de la mère
Ressemble au fruit tombé du tronc qui l'a porté ;
Il se sèche, il se ride, et meurt avant l'été.
Évariste Boulay-Paty.