Mon âme est lasse, d'Ernest Bussy.
Mon âme est lasse et fatiguée.
Recueil : Les sonnets et poésies inédites (1886)
Mes ans se hâtent vers la tombe Dont le bord est toujours plus près.
Mon Dieu, que trouverai-je après ?
Le jour décline et la nuit tombe.
Le doute orgueilleux n'est plus tel,
Quand vient la sombre visiteuse.
L'espérance humaine est menteuse :
Il me faut l'espoir immortel.
Le jour décline et la nuit tombe ;
Dans l'infini muet des cieux
Se perd mon regard anxieux.
— Ah ! je sens que la foi succombe.
Il me faut l'espoir immortel !
Mon âme est lasse du Peut-être,
Et mon grand désir serait d'être
Un des lévites de l'autel.
— Que la foi s'enfuie ou demeure,
Des jours qu'il faut vivre ici-bas
Aucun n'est exempt de combats...
Hélas ! tant souffrir pour qu'on meure.
Ernest Bussy (1864-1886)