Ma vie s'est consumée en rêves décevants, d'Ernest Bussy.

Ma vie s'est consumée en mille rêves décevants.

Recueil : Les sonnets et poésies inédites (1886)
Ma vie à demi consumée
En mille rêves décevants,
Ma vie est comme une fumée
Abandonnée à tous les vents.

Oh ! quelque oasis parfumée
Surgira-t-elle en ces déserts ?
Ma vie est comme une fumée
Qui vague au caprice des airs.

Ma force, hélas, trop présumée
N'est plus la même qu'au début.
Ma vie est comme une fumée
Fuyante, incertaine et sans but.

La voûte des cieux embrumée,
N'a point d'azur à découvert.
Ma vie est comme une fumée
Dans un paysage d'hiver.

Ma vie est comme une fumée :
Cri douloureux parti du cœur ! ...
Toute ma vie est résumée
Dans ce refrain triste et moqueur.

Ernest Bussy (1864-1886)