Ma mère, d'Évariste Boulay-Paty.

Ma mère, mon amour.

Ma mère, mon amour, ma joie et ma douleur,
Aime avec passion la fleur du chèvrefeuille ;
Dans ses lettres souvent elle en met une feuille,
En disant : « Tu le sais, mon cher fils, c'est ma fleur. »

Oh ! c'est ma fleur aussi ! j'adore sa couleur,
J'adore son parfum ! avec bonheur j'en cueille,
Et je mets dans mon sein, de peur qu'il ne s'effeuille,
Le cher bouquet, dont rien n'égale la valeur.

Chère ombre de mon âme ! ô ma lointaine idole !
Mon bien ! le chèvrefeuille est pour moi ton symbole.
Sur les arbres vieillis comme il est odorant !

Ses belles simples fleurs me semblent tes pensées,
Pleines d'un frais parfum, jeunes et nuancées,
Autour de ton vieux corps gracieux et souffrant.


Évariste Boulay-Paty.