Les serments durent peu de jours, d'Edouard Champury.
Les serments durent peu de jours.
Recueil : Les poésies et sonnets intimes (1883)
Mon ange, ayez soin que le vent n'effeuille Cet œillet des champs qu'ont mouillé mes pleurs,
Humble souvenir que ma main vous cueille
Entre deux baisers, comme entre deux fleurs.
Vous dites m'aimer, mais vous êtes femme,
Et de tels serments durent peu de jours,
Mais moi je vous aime et je sens dans l'âme
Que cet amour-là durera toujours.
Mettez donc l'œillet dans quelque bon livre,
Le livre bientôt s'en parfumera ;
Puissent mon bonheur et votre amour vivre
Tout le temps au moins que l'œillet vivra.
Edouard Champury (1850-1890)