Les adieux, d'Édouard Burdet.
Les adieux.
Recueil : Sonnets et romances (1854)
Adieu ! jours de l'enfance aux croyances naïves. Adieu ! plaisirs pieux et dévotes terreurs,
Qui changiez tour à tour en pleurs mes gaîtés vives,
Et mes jeunes chagrins en ravissants bonheurs.
Comme le cœur gonflé d'espérances craintives,
J'attendais chaque fête où, belle de splendeurs,
L'Église caressait nos âmes attentives
Par ses chants, ses parfums, ses clartés et ses fleurs !
J'avais alors la foi des ferventes années,
J'allais voir, le matin, si dans nos cheminées
Jésus avait jeté des bonbons pour Noël.
J'aimais les verts rameaux, le pain bénit, les cendres,
Les longs fils de la Vierge... Adieu, rêves si tendres,
Beaux mensonges dorés, envolez-vous au ciel !
Édouard Burdet.