L'automne aux voiles gris, de Charles de Pomairols.
L'automne aux voiles gris.
Recueil : Les rêves et pensées (1880)
L'été, blanchissant l'azur brûlé des cieux, Rendant l'aride sol aussi dur que la pierre,
Contre son vif éclat fait clore ma paupière,
Et je rêve à présent quelque chose de mieux.
Pour la douceur de l'âme et le charme des yeux,
J'appelle, d'une soif qui dément la première,
L'automne aux voiles gris où s'endort la lumière
Et dont la gaze étouffe un nid silencieux.
Oh ! si j'étais de même aux abords de la tombe !
Si la mort qui s'approche et si le soir qui tombe
Me trouvaient repu, las et pour la fin dispos !
Si je pouvais laisser de mon plein gré la table
Et, d'un esprit conforme au sort inévitable,
Demander le seul bien qu'il m'offre, le repos !
Charles de Pomairols (1843-1916)