Lassitude, de Louise Colet.

Lassitude.

Recueil : Les fleurs du Midi (1836)
Il est de ces longs jours d'indicible malaise
Où l'on voudrait dormir du lourd sommeil des morts
De ces heures d'angoisse, où l'existence pèse
Sur l'âme et sur le corps :

Alors, on cherche en vain une douce pensée,
Une image riante, un souvenir fécond ;
L'âme lutte un instant, puis, retombe affaissée
Sous son ennui profond.

Alors, tout ce qui charme et tout ce que l'on aime
Pour nos yeux dessillés n'a qu'un éclat trompeur ;
Et le bonheur rêvé, s'il vient, ne peut pas même
Vaincre notre torpeur.


Louise Colet.