La jeunesse, d'Édouard Burdet.

La jeunesse.

Recueil : Sonnets et romances (1854)
Si l'enfant plus rêveur s'entoure de beauté,
Si son regard sourit et si sa voix caresse,
Si son calme sommeil d'un songe est agité,
C'est qu'elle est proche, la jeunesse !

S'il aime à tous hasards, si l'esprit transporté,
Vers le beau, vers le bien il s'élance sans cesse,
S'il tremble de bonheur, pâlit de volupté,
C'est qu'elle fleurit, la jeunesse !

Si plus tard, triste et froid, fatigué de douleur,
Il ne sent plus l'amour faire battre son cœur,
Si le lucre seul l'intéresse,

Si des plus grands serments il ose faire un jeu,
S'il doute de lui-même et ne croit plus à Dieu,
C'est qu'elle est morte, la jeunesse !


Édouard Burdet.