La beauté farouche, d'Édouard Burdet.
La beauté farouche.
Recueil : Sonnets et romances (1854)
Allons, allons, beauté farouche, Il faut m'obéir à ton tour,
Viens, incline un peu sur ma couche
Ton beau corps souple et fait au tour.
Viens, je veux que ma lèvre touche
Ton front blanc plus pur que le jour ;
Je veux éteindre avec ma bouche
Tes regards enflammés d'amour.
Gomme un jeune oiseau qui palpite,
Ta prunelle tremble et s'agite
Quand j'effleure tes cils soyeux.
Abaisse encor cette paupière
Et laisse-moi cueillir, ma chère,
Deux longs baisers sur tes grands yeux !
Édouard Burdet.