Il faut croire au bonheur, d'Élise de Pressensé.
Il faut croire au bonheur.
Recueil : Les poésies nouvelles (1869)
Je vous comprends, car je vous aime ; Je lis, amis, dans vos yeux attristés.
La terre est sombre et le ciel même
N'a que d'incertaines clartés.
L'âme qui s'ouvrait à la joie
Comme au rayon s'ouvre la fleur,
En vain l'attend ... et sur sa voie
Elle rencontre la douleur.
On lutte, on souffre et l'on travaille.
Demain sera comme aujourd'hui,
Et le cœur le plus fort défaille...
L'espoir s'en va... tout a pâli.
Pourtant l'âme la plus meurtrie
Réfléchit un coin du ciel bleu,
Et la terre en fête lui crie :
Croire au bonheur, c'est croire en Dieu.
Élise de Pressensé (1826-1901)