Adieu ! mon cœur se brise, d'Ernest Bussy.
La destinée nous sépare à jamais.
Recueil : Les sonnets et poésies inédites (1886)
Adieu. Mon cœur se brise. Mets ta main dans ma main.
Que la plus douce brise
Parfume ton chemin !
Va maintenant. — Je pleure...
Et ces pleurs, ô mon Dieu !
Ne reculent pas l'heure.
Adieu ! ... Adieu ! ... Adieu ! ...
Adieu. La destinée
Nous sépare à jamais.
Mais mon âme obstinée
Te suivra désormais.
Je suis à toi ; tu m'aimes.
Oh ! n'est-ce pas, mon Dieu,
Nous resterons les mêmes ?
Adieu ! ... Adieu ! ... Adieu ! ...
Adieu. Que notre vie
Soit rapide ici-bas !
L'espérance ravie,
À quoi bon les combats ?
— Les amours éternelles
Vivent auprès de Dieu :
Fixons là nos prunelles...
Adieu !... Adieu ! ... Adieu ! ...
Ernest Bussy (1864-1886)