À une infidèle, d'Évariste Boulay-Paty.
À une infidèle.
Recueil : Les sonnets et poésies (1851)
À fausser les serments ta beauté t'enhardit ; Pour moi tes bras de lierre ont perdu leur tendresse,
Et tes lèvres d'abeille oublié leur caresse ;
L'ardeur de ton amour, je le vois, s'attiédit.
Tu devais me trahir, on me l'avait bien dit !
Femme vaine et frivole ! Ah ! le chagrin m'oppresse ;
Un sombre désespoir remplace mon ivresse ;
Un autre amant bientôt... Mon amour te maudit !
Je pleure malgré moi !... Mais, ô perfide dame,
Ne crois pas que mes pleurs et que mes soupirs d'âme
Vont indéfiniment ainsi se prolonger !
Non... l'infidélité, coquette, est ton essence ;
Ta rupture avec moi ne sera qu'une absence,
Et tu me reviendras un jour à force de changer.
Évariste Boulay-Paty.