À un oiseau, d'Eugène Goubert.
À un oiseau.
Recueil : Les poésies et sonnets intimes (1872)
Mollement balancé par les plus doux zéphyrs, Dont le souffle léger caresse le feuillage,
Dans tes airs amoureux, chantre ailé du bocage,
Tu dis aux échos tes plaisirs.
Jouis, heureux oiseau, d'une trop courte ivresse ;
Après les longs hivers la saison des amours
Ne brille qu'un moment et fuit avec vitesse :
Rien n'en peut suspendre le cours.
D'un fugitif plaisir goûte bien tous les charmes ;
Hélas ! le même jour où luit notre bonheur
Est bien souvent celui qui voit couler nos larmes :
Il est des siècles de douleur !
Eugène Goubert